Respire : Projet Pédagogique

RESPIRE – PROJET PÉDAGOGIQUE

RESPIRE, c’est le Rassemblement Écologique et Surprenant Pour Inventer et Rêver nos Engagements

RESPIRE est une action éducative qui vise à sensibiliser les participant·e·s à la transition écologique et à la rendre désirable en découvrant et expérimentant des techniques dans de nombreux domaines (habitat, vivre-ensemble, alimentation, réparation, etc.) et en créant des histoires qui mettent en scène des futurs désirables

Pour faire face à la crise écologique (changement climatique, effondrement de la biodiversité), la question de l’éducation est centrale, pour préparer les jeunes générations aux nécessaires changements de modes de vie. RESPIRE propose un large pannel d’actions éducatives : sensibilisation par des réflexions philosophiques et politiques, information sur la situation du monde, découverte de nouvelles pratiques, ateliers de pratiques artistiques, etc.

RESPIRE est un Jamboree, c’est à dire un rassemblement de jeunes de tous horizons qui viennent camper, se rencontrer dans un cadre festif et partager des activités durant 6 jours.

Les valeurs défendues et méthodes pédagogiques actives proposées par RESPIRE sont celles du Domaine de la Planche et des Éclaireuses Éclaireurs de France

Pour s’y retrouver…

Aspects pratiques

​ Intentions éducatives

​ Mise en œuvre

Aspects pratiques

Public visé

Il est destiné à des enfants et des jeunes à partir de 11 ans.

Il est ouvert à toustes, associations du Scoutisme Français ou autres. Il propose aussi ouvert à un accueil familial pour des parents qui viendraient avec des enfants de moins de 11 ans.

Lieu

Adresse : Le Domaine de la Planche, 63250 VISCOMTAT

Carte

Dates

  • du 31 juillet au 5 août

  • accueil à partir du 28 juillet 2021

  • départ possible au plus tard le 8 août

Tarifs

  • 150€ par personne

  • inclue l’hébergement, l’alimentation et les activités

  • aménagements possibles à prévoir : dégressivité, gratuités pour des situations particulières

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Intentions éducatives

Contexte

La situation écologique actuelle est extrêmement préoccupante. Les différents rapports du GIEC nous rappellent régulièrement l’urgence de limiter drastiquement notre impact carbone. En outre, l’[Union Internationale pour la Conservation de la Nature] nous alerte sur l’extinction massive des espèces qui se déroule actuellement, appelée communément “6ème extinction de masse”.

Dans ce contexte de crise écologique, il est important de faire évoluer rapidement nos modes de vies et nos modes de production. Un des leviers de changement est l’éducation, spécialité des EEDF et du Domaine de la Planche.

Mais ces changements n’auront pas lieu s’ils ne sont un minimum désirables. L’avenir présenté par les médias est soit dystopique – effondrement économique et politique, famines, catastrophes climatiques – soit complètement irréaliste sur le plan scientifique – voitures volantes, développement technologique sans limite, croissance économique, etc. Il n’est pas possible de construire une société soutenable en se mettant des œillères ou dans une perspective de souffrance. La gravité de la situation conduit à produire un discours fataliste.

La proposition de RESPIRE est d’embrasser les changement à venir d’une manière réaliste et d’imaginer collectivement un futur désirable, en s’appuyant sur les expériences contemporaines et en restant en veille sur les dernières avancées en matière de recherche.

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Références

L’éducation Populaire

L’éducation populaire émancipatrice est le terreau sur lequel pousse les graines de RESPIRE.

Notre approche d’éducation populaire est celle de l’éducation par les méthodes actives qui conduisent les personnes à construire leur savoir par une alternance d’expérimentations et de réflexions dans un cadre bienveillant et rassurant. Transmettre le savoir nécessaire pour expérimenter, et organiser la réflexion pour transformer l’expérience en savoirs nouveaux. Telle est notre approche.

Bien loin de vouloir formater les personnes, l’action vise à conscientiser les personnes sur les problèmes qui les concernent, tout comme le propose Paolo Freire et nombre de ses successeur.euse·s. Bien loin d’être un frein à la créativité, ces actions d’empouvoirement ont pour visée de permettre aux personnes d’inventer des solutions qui leurs correspondent.

C’est pour cela, qu’au-delà des questions pratique de limitation d’impact écologique, il est indispensable de proposer d’expérimenter des formes de gouvernances qui favorisent l’autodétermination des personnes dans leurs territoires, la prise en compte des aspirations de chacun·e·s.

C’est refuser toute forme de discrimination, soient sexuelles, raciales ou validistes, que l’on peut retrouver énoncées sur le site de l’Éducation Nationale, et de proposer des actions de sensibilisation qui visent à les faire reconnaître.

Les questions environnementales

Concernant la situation climatique, les sources d’information et d’inspiration principales sont les Objectifs de développement durable de l’ONU, les rapports de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), et du Groupement International pour l’Étude sur le Climat (GIEC), les analyses du Think Tank Shift Project ou de l’entreprise Carbone 4.

Les ressourceries

“Mon événement zero waste”, un document à télécharger sur le site de Zero Waste France.

Les ressourceries éphémères à Paris, constituent un bon exemple, avec de la collecte mais aussi des ateliers gratuits de réparation (électrique, électronique, vélos, mobilier) ou de création sont proposés aux enfants et aux adultes

Il y a aussi La ressourcerie de l’île à Nantes.

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Orientations éducatives

Les propositions éducatives sont envisagées sur 3 axes principaux : limiter l’impact, créer des récits pour imaginer un futur désirable et préparer aux changements dans ce qu’ils peuvent avoir de plus désagréables.

Sensibiliser et apprendre à limiter notre impact écologique dans tous les domaines possibles

La liste des champs n’est pas exhaustive. Voici quelques exemples ci-dessous :

Domaines d’action Activités, actions proposées
alimentation Cuisine végétale et végétarienne, cuisine avec l’énergie solaire, etc.
mobilité douce arrivée et départs en train, vélo ou autres
habitat Ateliers d’éco-construction (paille, bois, etc.), découverte de l’habitat léger, etc.
habillement sensibilisation sur la provenance des vêtement, apprendre à réparer l’existant, etc.
consommation Zéro déchet, surcyclage, ressourcerie, etc.
numérique Logiciel libre, sensibilisation sur l’usage des données, etc.
gouvernance Vie démocratique sur les séjours, techniques de conseils et délibérations, relations à l’autre, etc.

Créer des histoires qui proposent un futur qui fait envie et guident les engagements citoyens

Domaines d’action Activités, actions proposées
Information Atelier découverte de la nature de la Planche, Jeu du climat, village des ODD, etc.
Réflexion Ateliers philo, conseils collectifs, etc.
Invention Ateliers d’écriture, vidéo, dessins, danse, etc.

Préparer aux changements qui viennent

Domaines d’action Activités, actions proposées
Situation de risque et catastrophes probables – gestion de crise Formation secourisme PSC1, donner l’alerte, protéger
Migrations politiques et climatiques : arrivée de personnes précaires et en danger accueil de MNA, d’enfants sans papiers sur un principe d’accueil : un enfant pour 10 jeunes par camp
Changement sociaux : paupérisation, raréfaction des ressources, etc. Économiser l’eau, savoir hiérarchiser les besoins, etc.
Identifier et valoriser les engagements des jeunes pour agir dans leur société Travail de recension des actions et valorisation par des actions de communication

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Mise en œuvre

La mise en récit des changements possibles

Expérimenter et inventer

Pour contrer l’aspect dystopique alimenté par les différents médias et en tenant compte des réalités formulées dans l’état de l’art des recherches en lien avec les questions environnementales, il est proposé aux participant·e·s d’imaginer des histoires qui se déroulent dans un futur désirable.

Pour ne pas stigmatiser celleux qui pourraient avoir des problèmes d’écriture, nous proposons différentes modalités d’expression pour raconter ces histoires : écriture, vidéo, dessin, danse, musique, etc.

Ces histoires prendront corps dans les expérimentations effectuées lors des ateliers et selon la thématique du jour.

Chaque jour aura son thème :

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Des personnages archétypaux pour accompagner la réflexion

Afin de faciliter la compréhension des enjeux, nous allons proposer aux participant·e·s un imaginaire constitué par des interactions entre des personnages archétypaux qui représentent les différents points de vue sur nos futurs possibles : 

  • M. Hennebeau, qui représente le Business As Usual
  • Alexandrine Laurant, promotrice des solutions high tech
  • Phil(omène) Ouixbi et ses astuces Low Tech
  • Zaatcha, qui représente une approche transition écocologique de type retour à la terre en collectif
  • Dou Wi, approche pragmatique et libérale à la Carbone 4
  • John Shwarzambo, et son approche survivaliste
  • etc.

Les points de vigilance seront de décliner différentes formes d’appartenance / sexualité / culture / etc. pour proposer une diversité favorisant l’identification. Nous allons aussi faire des référence à des éléments existants, des opinions ou approches bien ancrées dans l’actualité ou la recherche scientifique.

L’approche des personnages n’est pas manichéenne : il n’y a pas de méchants ou de gentils. Chacun apporte son point de vue avec ses forces et ses faiblesses. Même le business as usual, qui conduit au désastre écologique nous amène à réfléchir à ce que nous avons gagné en confort et à ce que nous sommes prêts à laisser de côté.

Chaque jour, ces personnages seront les protagonistes de scénettes qui seront jouées vers les lieux de camps, durant le temps calme du début d’après-midi. Leurs débats contradictoires seront des éléments qui conduiront les réflexions autour des thèmes du jour.

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Construire les récits

Chacun choisit son support d’expression au début du rassemblement, et vont aller sur le support choisi tous les soirs. Par exemple :

  • 3 équipes vidéos,
  • 3 équipes BD,
  • 3 équipes d’écriture,
  • 3 équipes d’expression corporelle
  • etc.

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En fin d’après-midi, tous les jours :

  1. Le clan/groupe débute par 30 minutes de discussion pour mettre en mots leur approche sur le thème de journée.

  2. Les personnes vont vers leurs ateliers respectifs avec le messages du clan

  3. Au début de l’atelier : les personnes discutent et proposent leur approche, les coordonnent ou les mettent en valeur dans leurs oppositions.

  4. Mise en œuvre de l’atelier

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La ressourcerie

Qu’est-ce qu’une ressourcerie ?

Une ressourcerie est une structure de l’économie sociale et solidaire qui contribue à la réduction des déchets en offrant une seconde vie aux objets. Elle met en œuvre 4 fonctions :

  1. la collecte

  2. la valorisation d’objets

  3. la revente/mise à disposition dans une boutique de réemploi

  4. la sensibilisation à l’environnement C’est cette dernière fonction de SENSIBILISATION qui fait la différence avec une recyclerie qui permet “seulement” de donner une nouvelle vie à des objets/matériaux par le réemploi ou la réutilisation (collecte, valorisation, tri, acheminement vers des filières de recyclage)

Illustration par le schéma de la Coop 5 pour 100 :

Une ressourcerie :

  • collecte auprès des particuliers
  • reçoit les dons en apport volontaire
  • peut collecter les encombrants (en partenariat avec la collectivité)
  • collecte certains déchets d’acteurs économiques (économie circulaire)
  • favorise la réutilisation auprès d’artisans (fourniture de matériaux)
  • sensibilise lors d’ateliers participatifs et d’événements grand public
  • propose des animations auprès des scolaires ou des salariés d’entreprises

Sa mission principale de contribuer à la réduction des déchets, coûteux pour la collectivité et sources de pollution pour notre environnement.

L’objectif est donc de favoriser de nouvelles interactions entre celui qui produit des déchets et celui qui pourrait les réutiliser, créant ainsi des cercles vertueux qui limitent la production de déchets. Dans ce but, le partenariat avec les entreprises locales est recherché. Il s’agira également d’aller ensemble vers de nouvelles façons de produire et de consommer, plus économes et limitant les gaspillages.

La stratégie Zéro Déchet entre en jeu avec les 5R pour réduire les déchets :

  • Refuser (ce dont on n’a pas besoin, les emballages, etc.)
  • Réduire (ce dont on a besoin)
  • Réutiliser (ce qu’on appelle aussi le surcyclage, ou l’on réemploi l’objet pour la même chose ou pour d’autre mais sans transformer la matière)
  • Recycler
  • Composter (Rot en anglais)

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Sa place sur le rassemblement

Créer un point de collecte pérenne

Proposer un point de collecte peut-être utile mais il ne faut pas le faire pour le faire, car nous aurons rapidement des problèmes de stockage. L’idée est de débuter une action qui pourrait être pérenne pour le territoire autour de la Planche.

Pour les participant·e·s

  1. Apprendre à réparer, dans une approche d’empouvoirement pratique
  • c’est un lieu où l’on vient réparer des vêtements, des vélos, des habits
  • permettre aux participant·e·s de s’autonomiser dans la réparation (en réparant et / ou en trouvant de l’aide)
  1. Dans la stratégie Zéro déchet, sensibilisation aux Zéro déchet :
  • demander aux groupes de venir avec des choses à réparer : tentes, matos de froissartage
  • friperie
  1. Avoir une information pour trouver des lieux et réparer eux-même sur leur territoire

  2. Un pôle Ressourcerie : ou l’on vient réparer les trucs selon ses envies

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L’alimentation avec la cuisine inclusive

La cuisine inclusive est une approche de conception et réalisation de menus en collectivité qui a pour but, outre le fait d’être délicieuse et équilibrée, d’assurer la sécurité physique et affective de toutes personnes du groupe, quelles que soient leurs convictions et pratiques politiques ou religieuse.

Notre assiette est au carrefour de 5 domaines :

  1. Les convictions philosophiques, religieuses ou politiques Cela peut conduire à refuser certains types d’aliments, certaines ou toutes les viandes en général.

  2. Le corps, sa santé et les besoins physiologiques : Penser la diététique, de l’équilibre alimentaire, mais aussi aux aliments allergènes (arachide, gluten,…) ou malsains (sel, viande rouge,…)

  3. Les affects, les émotions que nous procurent ce repas : souvenirs de famille, attachement, habitudes culturelles… il faut être attentif à s’attacher à la présentation, à ne pas proposer en permanence des aliments atypiques ou refuser systématiquement des aliments très répandus. (C’est pour cela qu’on propose de la viande ou du fromage en petite quantité.)

  4. L’impact environnemental, l’effet sur l’écosystème nous conduit à refuser ou Si je veux Si je veux limiter drastiquement certains aliments à fort impact écologique : produits animaux, huile de palme, etc.

  5. L’aspect social et politique la production, comme toute économie, impacte la vie des sociétés : ouvrier·e·s espagnol·e·s du maraîchage quasi esclaves, choisir faire vivre un producteur pour dynamiser le tissus local, la consommation de quinoa a fait augmenter son prix au Pérou au détriment des locaux, etc.

Pour être inclusive, l’organisation des menus vise à proposer à tous.tes les mêmes repas de base, afin de ne pas pas stigmatiser les pratiques minoritaires avec des assiettes différentes. Mais il n’est pas question non plus de créer de nouvelles oppressions de pratiques majoritaires. On peut être minoritaire en collectivité du fait de nos convictions politiques ou religieuses mais pas seulement. Les personnes malades ou allergiques peuvent se sentir stigmatisées pas des menus particuliers.

Concrètement, cela revient à proposer une base végétalienne équilibrée et ajouter à côté éventuellement du fromage (ou viande) pour ceux qui en veulent, en quantité modérée, car elle n’est pas être un élément essentiel de l’équilibre des repas.

La règle de proposer une base végétalienne équilibrée pour y n’ajouter que du fromage, peut développer un sentiment d’injustice, car celleux qui mangent végétalien uniquement peuvent se sentir lésé·e·s de n’avoir pas d’agréments comment les autres. Pour éviter cette frustration légitime, on peut imaginer quelques petits trucs :  – Proposer des solution self service avec différents éléments au choix, dont du fromage – Si le service est de type cantine, proposer une alternative végétalienne au fromage.

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La communication

Pour informer sur l’existence du rassemblement nous sommes obligés de passer par l’usage des réseaux sociaux. Dans une visée d’éducation aux médias, nous allons penser notre communication sur trois axes : 

  • Informations sur le rassemblement : dates, lieux, activités, promotion, etc.

  • Respect de la vie privée des participant·e·s : attention portée au droit à l’anonymat des participant·e·s. Les photos promotionnelles seront anonymisées.

  • éducation aux médias : en tant qu’association d’éducation, notre communication doit tenir compte des principes que nous portons dans le cadre de l’éducation aux médias :

    • attention portée à la vie privée (RGPD)
    • information sur les avantages et dangers des réseaux sociaux
    • information sur questions environnementales par une veille
    • choix de réseaux sociaux éthiques tels que Mastodon, etc.
    • Promotion de logiciels libres

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